En septembre 2023, une enquête nommée EVRAS : on vous donne la parole a été lancée par l’UCLouvain (ILC), sans commanditaire, suite à la “crise” survenue quelques jours auparavant : incendies dans les écoles, manifestations à Bruxelles, interviews dans la presse... L’EVRAS est vite apparue comme l’étendard d’un panel d’émotions personnelles, dépeinte tantôt comme une arme dangereuse, tantôt comme la boîte à outils tant attendue, la réponse à tous les problèmes.
575 belges francophones ont répondu à l’enquête par questionnaire : leurs réponses ne sont pas représentatives de la population belge car elle ont été collectées sur base volontaire, spontanément, sans quota, suivant une méthode dite “de convenance”, où les participants sont issus de choix portant sur des raisons de praticité et d’accessibilité.
Parallèlement, 8 participant.e.s frileux à l’égard de l’EVRAS ont accepté de témoigner sous la forme d’entretiens récit de vie, afin d’expliquer les rouages et l’expérience qui les ont mené.e.s à leur position, qu’elle soit nuancée ou plus appuyée.
L’analyse des résultats suit un modèle théorique nommé VEPRe, développé précédemment dans le cadre de différentes crises (Covid-19, changements climatiques...) et comprenant 4 versants : les valeurs, les émotions, les pratiques et le rapport aux normes. Grâce à ce modèle combinant approches quantitative et qualitative, le présent rapport résume la diversité des positions relatives aux activités EVRAS, sans jugement. L’objectif de ce rapport n’est pas d’évaluer s’il faut ou non modifier ou supprimer les cours d’EVRAS, mais plutôt de dresser un état des lieux des positionnements observés vis-à-vis de ces activités et de donner des pistes pour le futur et un meilleur vivre-ensemble.